Exposition & Projection / Rencontre
25.11 2024 – 12.12 2024
Anaïs Touchot
EXPOSITION de « croûtes à succès » en plein air (face au bâtiment S) du 25 novembre au 12 décembre 2024.
PROJECTION/RENCONTRE de l’Académie de la croûte – le 6 Mars 2025 à 18 h au Tambour (Bâtiment O)
Projection / Rencontre
La galerie art & essai invite Anaïs Touchot à diffuser l’Académie de la croûte, un travail sous la forme d’un talk-show créé à partir de divers témoignages d’artistes et professionnel·les de l’art (vidéo, 45 min). L’Académie de la croûte devient un espace de réflexion qui vise à remettre en question ce qui construit les normes, les valeurs et les critères de beauté, afin de définir collectivement, ce que serait une « croûte » en peinture. À l’université Rennes 2, la diffusion et réactivation de ce talk-show, accompagnées d’une exposition de « croûtes à succès » proposée par Anaïs Touchot, lui permet de poursuivre cette exploration des nouvelles frontières artistiques et sociales, guidée par la volonté de rafraîchir la définition de ce que signifie être artiste.
Ce projet à reçu le soutien d’Artistes en Résidences, Clermont-Ferrand et de la Drac Bretagne. Avec : Katia Porro, Agathe Sezanne, Aube Cadic, Horya Makhlouf, Marie L’hours et Tom Castinel, Etienne Bernard, Anouchka Oler Nussbaum, Anne-Marie Rognon, Florence Marqueyrol, Reda Boussella, Isabelle Henrion.
Exposition
Du 25 novembre au 13 décembre 2024, Anaïs Touchot présente sa collection de « Croûtes à succès ». Dans une démarche où se rencontrent peintures et performances, Anaïs Touchot s’efforce de concevoir une proposition artistique qui se pense « toujours en relation avec celles et ceux qui feront œuvre avec elle (1) ». En filigrane de chacun de ses projets, se devine cette question qui revient comme le refrain d’une chanson entêtante d’un monde de l’art en fête et surtout en lutte : le travail artistique est-il un travail comme les autres ? Pour Anaïs Touchot, la figure du peintre s’est imposée naturellement pour traiter des clichés du métier artistique et esquisser des pistes de renouvellement du statut de l’artiste, de ses compétences et/ou de son charlatanisme supposé. Genre historique des beaux-arts, la peinture demeure un médium mainstream de l’art contemporain, et ce malgré les nombreuses attaques imposées au fil du 20ème siècle. Au plus près du public, du musée à la rue, et jusque dans l’intimité domestique, la peinture est autant l’objet de spéculations financières que la cible de critiques ou de lieux communs – l’artiste, et surtout le peintre, ne serait-il pas un·e imposteur·rice ? Depuis près de dix ans, Anaïs Touchot multiplie les mises à l’épreuve de cette image du·de la peintre à travers la sienne, en traversant l’histoire de la peinture et de ses clichés.
Dans « Croûtes à succès », elle met en scène une série de peintures d’autres mains que les siennes, réalisées par des amateur·rices, ces peintres du dimanche qui en concurrencent d’autres, ceux·celles dont les noms peuplent les inventaires des collections des plus grands musées. Chinées chez Emmaüs ou sur Le Bon coin, ces autres espaces de l’art ignorés par le marché, les croûtes sélectionnées par Anaïs Touchot font jouer pleinement le contexte hors les murs de la galerie art & essai en l’ouvrant – au sens propre, cette fois – vers l’extérieur. L’artiste choisit, en effet, de s’installer en plein air, en transformant les parois extérieures de l’esperluette en cimaises, pour accueillir près d’une centaine de toiles (portraits, natures mortes, paysages) dans un dispositif à mi-chemin entre le Salon des peintres modernes et la Foire d’art contemporain. À disposition des usager·ères du campus Villejean : étudiant·es, personnels ou simples passant·es, à n’importe quelle heure du jour et (presque) de la nuit, l’exposition offre la possibilité de porter son regard sur ces « croûtes à succès » teintées de bon et de mauvais goût, marquées indistinctement de professionnalisme et d’amateurisme. Dès lors, « les peintures deviennent des supports propices à la confidence sur les relations complexes ou fusionnelles que tout un chacun entretient avec les lieux culturels ou, plus largement, avec l’art contemporain[2] ».
Émeline Jaret & Anaïs Touchot
[1] Aurélie Faure, Don’t ever forget how precious you are, texte rédigé à l’invitation du réseau Documents d’artistes, 2023.
[2] Adélaïde Blanc, texte rédigé pour la pièce Capital Romance, dans le cadre de « Temps faible – Grand Désenvoutement, Chapitre 23 », Palais de Tokyo, Paris, les 18-19 novembre 2022.
Anaïs Touchot est née en 1987 à Dinan, elle vit et travaille à Brest. Dans sa pratique, elle déplie des espaces temporaires où elle se plaît à fusionner des services et des codes a priori éloignés. Sa Psyzzeria (2020), soirée thérapie et pizza, son salon de peinture sur ongle de toiles du XXe siècle appelé Travailleur de beauté (2019), ou encore le stand de rue où les passant·es se font tirer un portrait tant physique que psychique (2022), sont autant de prétextes pour initier un dialogue et se jouer des fonctions attendues de l’art et des artistes. Par un système de réemploi, de copie, et de bricolages, Anaïs Touchot compose un langage spontané qui détourne les slogans publicitaires et parodie le marketing du bien-être.
web : https://ddabretagne.org/fr/artistes/anais-touchot/oeuvres
instagram : @anaistouchot