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Résidence – Ines Dobelle

RÉSIDENCE de recherche et de création

Ines Dobelle

27.09 2024 – 14.04 2025
[ÉVÉNEMENT REPORTÉ] RESTITUTION jeudi 27 mars au restaurant universitaire Le Métronome, Villejean de 17h à 19h. Performances d’Ines Dobelle et de son invité Thomas Dunoyer de Segonzac ; buffet et lancement d’une édition réalisée en collaboration avec Marion Bonjour (Atelier Téméraire). Événement en partenariat avec le CROUS Rennes Bretagne avec le soutien de la CVEC.
EXPOSITION ÉTUDIANTE — Répondant à un appel à participation d’Ines Dobelle, une exposition de sculptures-plateaux est présentée à la Mezzanine (1er étage du bâitment O) du 6 mars au 9 avril 2025
ACTIVATION de Museum Highlights à la Tisanerie du Tiers lieu pédagogique de la BU Centrale (1er étage), mardi 14, mercredi 15 et vendredi 17 janvier à 16h > infos
RENCONTRE avec l’artiste le jeudi 14 novembre à 18h15 sur le campus Villejean, RDC bâtiment M, atelier 2

La galerie art & essai invite Ines Dobelle pour une résidence de recherche et de création. Pendant plusieurs mois, l’artiste entend faire du campus universitaire son laboratoire. Se décrivant parfois comme une « femme d’intérieur », elle souhaite instaurer une routine à l’université en y passant du temps. Sa recherche porte sur les lieux d’interaction, ces espaces interstitiels qui rythment la vie universitaire de ses usager·ères au-delà des temps de formation ou des enseignements. Pourquoi ne pas faire du Restaurant Universitaire sa nouvelle cantine ? Ines Dobelle envisage d’opérer au sein de cet espace nourricier, au sens littéral du terme, et de voir comment des œuvres, des gestes et des récits peuvent s’y inscrire et plus largement comment l’art peut s’infiltrer en dehors des cadres de monstration préétablis. Par ailleurs, les déambulations de l’artiste dans le campus lui permettent d’observer ou d’interagir, de collecter ou de collectionner ce qui deviendra une matière à manipuler pour penser, produire, archiver des formes, des images, des récits…

Née en 1990 en Jordanie, Ines Dobelle est diplômée des Beaux-Arts de Paris et se forme en regardant beaucoup de tutos sur Internet. Elle se définit comme une « polycultrice » qui décloisonne les genres et emploie différents modes d’expression dont le langage qu’elle utilise comme une pâte à modeler à haut potentiel performatif. 

Ses recherches portent notamment sur la culture de l’apparence, l’exposition de l’intime et du domestique, sur la frontière glissante entre espace privé et public et les régimes de visibilité et de circulation des œuvres d’art. Jusqu’à présent Ines Dobelle a effectué des résidences, fait des performances et des lectures, publié dans des revues, participé à des conférences ou des tables-rondes et exposé dans diverses institutions et lieux alternatifs. Elle a aussi donné des workshops auprès de différents publics, principalement des enfants.

Parallèlement à sa pratique artistique, elle est membre de La Collective, groupement nomade de travailleur·ses de l’art, animé par le désir de questionner les certitudes et l’envie de rebattre les cartes. En militant pour de nouvelles formes sensibles d’appropriation de l’art, elle place le vivant, le réel et le rituel au cœur de ses démarches.

web www.inesdobelle.com

ddab ddabretagne.org/fr/artistes/ines-dobelle/

instagram @inesdobl

Restitution : Tic-Tac RU [ÉVÉNEMENT REPORTÉ]

Le Métronome est un organe vital du campus Villejean. Il draine chaque jour des milliers de personnes qui viennent s’y nourrir. 

Je me suis imprégnée de cet espace tout au long de cette résidence, à l’écoute de ses battements, en observant ses équipements, les employé·es et les usager·ères qui viennent l’habiter le temps d’un repas. Sur place, les discussions fusent quand midi atteint son apogée. C’est le brassage des voix par-dessus les gestes automatiques. Tuyau contre service. 

À l’heure de la sieste, les places se libèrent et restent vacantes, les rumeurs deviennent murmures, le convoyeur livrent les derniers plateaux vers l’espace caché, l’autre côté. 

J’ai toujours pensé que les lieux avaient des choses à nous dire et qu’il fallait les laisser parler. C’est comme ça que les signes se révèlent. 

Maintenant que les choses sont apparues. Il s’agit désormais de les montrer in situ en utilisant le display du Métronome. On pourra y voir des images qui circulent sur les écrans en parallèle des menus, un défilé de sculptures, des poèmes édités sur du papier jaune béchamel* et cerise sur le gâteau, une lecture a capella de Thomas Dunoyer de Segonzac**. 

Tic-Tac RU c’est comme un cri de ralliement, le signal d’un rendez-vous au lieu dit le 27 mars 2025 à partir de 17h. 

On vous y attend.

Ines Dobelle

* Cette édition a fait l’objet d’une collaboration avec Marion Bonjour de l’Atelier Téméraire. Marion est graphiste et autrice indépendante, nous nous sommes rencontrées à l’automne 2024 lors de l’exposition « Quels problèmes les artistes éditeurices peuvent-iels résoudre ? » de la galerie art & essai, qui s’est déroulée au Cabinet du livre d’artiste à l’université Rennes 2.

https://ateliertemeraireshop.bigcartel.com

** J’ai tendu une perche à Thomas Dunoyer de Segonzac afin qu’il vienne augmenter le volume de cette soirée. On s’est rencontré·es la première fois à l’automne 2017 puis on s’est perdu·es de vue. Cette invitation est une façon de reprendre notre discussion. Thomas est peintre, activiste et musicien. Il anime le label no lagos musique et participe à de nombreux groupes (Mamiedaragon, Bordigaga, Mouvelle…). Son livre Vers Vermersh est paru chez Rotolux Press en avril 2024 et il coordonne la publication de la revue d’art et de poésie L’alcoolisme.

https://thomasdunoyer.fr

Appel à participation

Sculpture-plateau

Dans le cadre de ses actions de médiation et en collaboration avec l’équipe du Service culturel, la galerie art & essai et Ines Dobelle ont lancé un appel à participation pour une exposition de « sculptures-plateaux ». Depuis plusieurs mois, Ines Dobelle, en résidence avec la galerie, a fait du campus universitaire son laboratoire et du restaurant universitaire sa nouvelle cantine. Elle propose à tous·tes les étudiant·es de faire appel à leur intuition pour imaginer des sculptures-plateaux à photographier.

L’appel à participation est ouvert jusqu’au 25 février et l’exposition sera présentée du 6 mars au 9 avril 2025, à la Mezzanine (1er étage du bâtiment O).

Voir les infos sur le site du Service culturel : https://culture.service.univ-rennes2.fr/event/exposition-sculpture-plateau

Dialogues

Ces échanges proviennent de rendez-vous réguliers d’une heure entre Ines et Barnabé, en charge de la documentation pour la galerie, afin de faire le point sur l’avancée de sa résidence et de parler de la pluie, les éléments gardés de cet entretien sont décidés à la fin du rendez-vous et les comptes rendus rédigés chacun son tour.

02.12.2024 – EESAB Rennes

Je retrouve Barnabé aux Beaux-Arts. Il m’attend à l’accueil et on se dirige vers son espace de travail. C’est un petit espace partagé avec deux autres personnes. Le bureau de X est dans un coin à gauche de la fenêtre.

Barnabé me présente son parcours et ses dernières productions. Il me montre les photos de son DNA passé l’été dernier à Caen. Je lui demande pourquoi s’inscrire à la fac quand on suit une formation aux Beaux-Arts. Barnabé est curieux de voir comment l’art est enseigné à l’université.

Barnabé a l’intention de devenir bibliothécaire, de montrer des livres et de les mettre en relation. Il me montre une édition, format smartphone, conservée dans une boîte étanche Peli 1040 (on dirait une mallette James Bond), qui consigne tous ses enregistrements Instagram. Puis on parle de l’addiction à cette plateforme, malheureusement, et de cette tentative de quitter les réseaux.

On continue à parler d’éditions.

Je pense au Manifeste de la sculpture de poche réalisé lors d’un workshop dans un collège et Barnabé rebondit avec Robert Filliou et la galerie dans son chapeau (cf. Galerie Légitime). De la poche au chapeau, on en arrive à nos objets indébarrassables.

La suite dans mon atelier la semaine prochaine.

11.12.2024 – Atelier d’Ines

J’ai rdv avec Ines dans son atelier. Elle me demande si je peux arriver une demi heure plus tard que prévu, elle doit promener son chien. Nous avions déjà décalé le jour de notre rdv, mais cela m’avait permis de finaliser un autre projet avec mon stagiaire, qui est un ami qui fait de la photo, moi pas vraiment.

On se montre nos collections respectives. Des petits objets dans une pochette pour moi, un peu plus grand pour les siens, ils sont sur une étagère dans son atelier. C’est son rayonnage d’objets indébarasssables. Elle cherche à épuiser les ressources de son atelier.

Ines me montre ses sculptures en cours, elle couvre des objets de bandes de plâtre, elle couvre ses choses pour les figer et en faire une famille.

On passe un peu pour des boomers en parlant de chatgpt (j’ai essayé de l’utiliser depuis pour me faire découvrir des artistes), qu’il faut bien formuler une requête pour avoir une bonne réponse. Elle me raconte que son compagnon utilise chatgpt pour raconter des histoires à sa fille. Mais alors qui invente l’histoire?

Avant de se séparer, sur le trottoir, je rajoute un rappel sur mon téléphone d’inclure que pour faire du vide elle opère par addition et de mon côté par soustraction.

20.12.24 – Le Bateau Ivre

Je retrouve Barnabé dans un café salut, ça va ?

Il me parle de son bilan en me montrant des photos sur son téléphone et d’une « radicalité plaisante » qui se dégage de son accrochage, compliment que lui a attribué une enseignante.

Barnabé collectionne les baby foot de poche. Ce genre d’objet qu’on peut trouver dans un vide grenier. J’adore les vides grenier et je lui parle de « garage sale » de Martha Rosler.

J’ai pris avec moi une lettre découpée à la laser dont Barnabé possède le grand frère. Cette lettre est un prototype que j’avais réalisé pour la fabrication d’un accessoire : des lunettes avec une chaîne reliée à la monture. La chaîne composait une phrase « pisse is our obsession ». Je dis à Barnabé que j’ai écrit un texte sur la chaîne. La lettre en question est un U que j’offre à Barnabé.

Je reviens sur ma série de sculptures en cours et l’impression de composer les membres d’une famille. Il faut maintenant que je leur trouve un petit nom qui sera aussi le titre. Je partage à Barnabé une remarque d’une amie sur cette pratique de recouvrement qu’elle associe à de la momification.

Nous revoyons ensemble le protocole de ce journal et actons ensemble le partage de l’écriture, en s’attribuant des polices différentes pour distinguer qui écrit quoi.

Barnabé termine en me montrant des photos sur son téléphone qui sont géolocalisées. Sur une carte on peut voir une concentration d’images prises à Caen et d’autres à Brocéliande.

22.01.25 – Cafétéria EESAB

Nous commençons par parler de la fin des carrés sur Instagram, de savoir si nous allons quitter l’application ou pas. C’est compliqué car les informations, notamment un arpentage auquel elle a participé, passent par ce réseau.

J’essaie depuis un moment de quitter le réseau, sans trop de succès. Mais j’en ai fais plusieurs projets pour compenser et me réapproprier le temps passé (perdu?) dessus.

Notamment un appréciation post sur papier à propos de l’artiste Haim Steinbach. Et là, une nouvelle fois, nos intérêts avec Ines se sont entrechoqués car elle venait aux Beaux-Arts pour emprunter des livres sur cet artiste.

Elle est revenue à Steinbach, qui assemble des objets, après avoir visité le MOCO durant les vacances de noël où elle a vu une oeuvre de Erik Dietman, sculpteur suédois, qui consiste en une bombe aérosol recouverte de bandages. Cette question du recouvrement qui prend place dans ses recherches actuelles. Dietman recouvre les objets pour les révéler, elle, ne peut plus voir ses objets.

Elle finit en me montrant les housses achetées pour les tasses de son projet Museum Highlights et de son projet de construire une caisse pour le chauffe eau qui va avec.

12.02.25 – BU Rennes 2

Repeindre les tags, qui ? Mémoire

Avancé mémoire : groupe méthodo, 2 jours d’intensif. Nadine s’en va, Comment les artistes sont les diffuseurs de livres qu’ils n’ont pas écrit : Curating the Library.

Laura Vazquez . Chercher le livre complet où on y trouve toutes les réponses. Est-ce qu’on pourrait créer une bibliothèque à partir d’un seul livre ? J’aime les bibliographies. Ne pas mettre mes névroses sur les autres.

Arpentage La Part affective : ne garder que des sensations et pas de prise de notes.

Les livres sont-ils menacés ? Moyen de chauffage, Pablo Escobar.

Bouquet de fleurs, y croire ou pas. Ça peut le faire.

Multiplier les emprunts dans les bibliothèques.

Visiter toutes les bibliothèques de Rennes pour découvrir la ville. Le top 5 de X : Villejean-Kennedy, Bourg-l’Évêque; nouveau système de classement des DVD, plus par ordre alpha mais par émotion.